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Essai réussi d’interception d’un missile factice aux Etats-Unis
Jim Wolf, Reuters
samedi 29 septembre 2007, sélectionné par

Un missile intercepteur américain a détruit vendredi en plein vol un missile factice, ce qui représente le septième essai réussi dans le cadre de la mise en place du bouclier anti-missiles américain, annonce le Pentagone.
L’Agence de défense contre les missiles a fait savoir qu’elle avait procédé à un essai "comportant une interception réussie par un missile intercepteur basé au sol, destiné à protéger les Etats-Unis d’une attaque limitée de missiles balistiques de longue portée".
Le missile intercepteur a été tiré de la base aérienne de Vandenberg, sur la côte californienne, et la fusée factice était partie, elle, de l’île Kodiak, en Alaska.
Cet essai, d’un coût de 85 millions de dollars, constituait la reprise d’un test qui aurait dû avoir lieu en mai mais avait avorté, le lancement du missile factice ayant échoué.
Cet essai est le sixième réussi sur un total de 10 tests d’interception effectués depuis octobre 1999, a fait remarquer Richard Lehner, porte-parole de l’Agence de défense contre les missiles. Un septième essai avait également réussi, le 1er septembre 2006, mais le Pentagone avait indiqué que cet essai visait essentiellement à recueillir des données en vol, et non pas à détruire une cible. De ce fait, il n’est pas inclus dans le dernier total dont a fait état Lehner.
L’administration Bush se dote d’un bouclier anti-missiles balistiques pour parer à une attaque éventuelle de missiles de pays classés dans l’"axe du mal" - Corée du Nord, Iran - missiles qui pourraient emporter des ogives chimiques, biologiques ou nucléaires.
D’autres composantes de ce bouclier en cours d’élaboration sont basées en mer, dans les airs et dans l’espace.
Les Etats-Unis veulent installer 10 missiles intercepteurs basés au sol en Pologne et une station-radar en République tchèque pour parer à une éventuelle attaque iranienne. La Russie critique vivement ce projet, dans lequel elle voit une menace pour sa propre sécurité.
Les détracteurs américains du projet de bouclier estiment que les essais réussis ne prouvent pas grand-chose, dans la mesure où tout ou presque est, selon eux, joué d’avance. Un véritable agresseur utiliserait des leurres qui compliqueraient sensiblement la tâche des intercepteurs, font-ils valoir.
"Une fois de plus, aucun leurre n’est utilisé, et de ce fait, cet essai d’interception en vol est l’un des plus simples, des plus aisés qu’ils aient jamais effectués", a déclaré dans un communiqué adressé à Reuters Philip Coyle, qui dirigeait les essais d’armements au Pentagone sous la présidence de Bill Clinton.